L’anniversaire de la conférence du 8 avril 2011

C’était il y a six ans, jour pour jour, le 8 avril 2011, à 17h30. La Société Anthroposophique en France me recevait pour que j’y donne une conférence intitulée : La pensée et l’animalité. J’avais démissionné deux mois auparavant de cette dérive sectaire, en prenant bien soin de ne donner aucune raison, ni à l’oral ni par écrit, sachant à qui j’avais affaire. Peu de temps après, je recevais un appel de Gudula Gombert, la coordinatrice des conférences de la rue de la Grande Chaumière, qui me proposait de maintenir mon intervention, disant qu’elle est était « tout à fait hostile à ce genre de conséquences », à savoir l’annulation que le Comité Directeur de la Société Anthroposophique avait envisagée.

La conférence eut donc lieu. Je l’avais préparée durant un voyage de deux semaines au Japon, pendant les vacances de février. Elle avait constitué pour moi l’un des plus intense effort de pensée de mon existence : dans une petite chambre de mon auberge de jeunesse de Kyoto, je poursuivais une réflexion ininterrompue de près de 6 heures, pas à pas, concept par concept, à l’issue de laquelle je pouvais conclure sereinement au caractère sectaire et aliénant de l’Anthroposophie.

J’étais venu avec mes nouveaux amis, plus quelques anciens, ainsi que des membres de ma famille. Car je savais qu’il ne fallait pas se retrouver seul avec un groupe d’anthroposophes lorsqu’on critique l’Anthroposophie. Comme on pourra s’en rendre compte en lisant le texte de cette intervention (Le milieu anthroposophique, une animalisation de la vie de la pensée), je n’imputais pas, à l’époque, la responsabilité du caractère sectaire de l’Anthroposophie à Rudolf Steiner, mais aux anthroposophes, comme le font encore aujourd’hui bon nombre des adeptes de ce mouvement, incapables d’ouvrir les yeux sur la vraie nature du fondateur de cette doctrine et de briser le dernier verrou de sécurité que les anthroposophes ont posé dans leurs esprits.

Peu après cette conférence, j’allais manger avec ceux qui m’avaient accompagné une bonne pizza dans un restaurant à proximité, que je payais avec les cinquantes euros de rétribution financière que la secrétaire de la Société Anthroposophique m’avait donné quelques minutes auparavant pour ma prestation, non sans gromeler et finir par livrer l’enveloppe à contrecœur.

Cette conférence devait jouer un rôle décisif dans le procès qui m’opposa, deux ans plus tard, à la Fédération des écoles Steiner-Waldorf en France, puisqu’elle constituait l’une des preuves décisives de ce que mon témoignage paru sur le site de l’UNADFI avait été rédigé dans la continuité d’une réflexion antérieure dont cet écrit portait la trace, et non sous le coup  d’une quelconque animosité à l’égard de qui que ce soit. Deux mois plus tard, la conférence fut même mise à disposition pour les membres de la Société Anthroposophique, grâce à l’insistance de la rédactrice en chef des Nouvelles, Virgine Prat, ce qui constituait un élément supplémentaire de preuve de ma collaboration avec les instances de l’Anthroposophie bien après 2007.

Jusqu’à présent, je n’avais pas vu à quel point la date du 5 avril 2013 et celle du 8 avril 2011 étaient proches l’une de l’autre dans le cours d’une année. Elles constitueront pour toujours pour moi la date anniversaire non seulement de belles et grandes victoires, mais aussi celles d’une naissance. Car me libérer de l’Anthroposophie, ce fût tout simplement naître à moi-même !

A propos gperra

Professeur de Philosophie
Cet article a été publié dans Tout sur le procès et le verdict du 24 mai 2013. Ajoutez ce permalien à vos favoris.

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